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  • Photo du rédacteurNicolas Szafranski

Barry Seal : American traffic

Doug Liman m'a habitué à mieux. La Mémoire dans la peau, Mr. & Mrs. Smith et Fair Game étaient d'une autre trempe. Même Edge of Tomorrow, déjà avec Tom Cruise, bien que très imparfait, était plus divertissant. Quant à Cruise, alors qu'il était parvenu à redresser sa carrière en se rachetant une conduite auprès de ceux qui font la pluie et le beau temps à Hollywood, il enchaîne les films médiocres : Jack Reacher 2, La Momie, et maintenant ce Barry Seal : American traffic. Pas que ce soit un mauvais film. C'est juste anecdotique et inoffensif. Donc ennuyeux.


On perçoit clairement ce qui a séduit l'acteur et le réalisateur dans ce projet. L'histoire rocambolesque de Barry Seal, ce pilote de ligne de la TWA au départ engagé par la CIA durant les années 70-80 pour survoler les poches de résistances présentes sur le territoire sud américain afin d'en capturer des clichés et ainsi aider le gouvernement américain à étendre son empire sur le continent, et qui se servit ensuite de cette couverture pour acheminer en catimini la drogue produite par le cartel de Médellin vers les Etats-Unis, avait tout pour faire un grand film. Malheureusement, elle est traitée sur le mode documentaire, de manière très factuelle, sans que n'y soit apporté le moindre regard cinématographique. Le scénario s'intéresse d'ailleurs très peu à la psychologie de cette tête brûlée qui tirait profit des problèmes géopolitiques mondiaux et continentaux au milieu desquels il avait été placé, servant les intérêts de quiconque se présentait à lui. Pour quoi ? L'amour du risque ? Le plaisir de voler sans contrainte ? Le désir d'indépendance ? L'argent ? Cette question reste sans réponse, même si l'argent ne semblait pas être sa motivation première. Et la relation entre Seal et l'agent du FBI Schafer n'est pas davantage creusée. J'imagine ce que ce film serait devenu entre les mains d'un cinéaste comme Michael Mann, dont le cinéma est travaillé par ce genre de questionnement. Enfin...


Doug Liman, dont le père avait participé à l'enquête sur l'affaire Irangate qui occupe une partie du film, fait ce qu'il peut pour insuffler de l'énergie à tout cela. Caméra à l'épaule, rapidité du montage. C'est peu de le dire que la narration est menée au pas de course. Tout s'enchaîne à une vitesse que je me suis demandé, au bout de vingt minutes, ce que le film pouvait encore me raconter. Ce qui ne m'a pas empêcher de regarder courir ma montre. Comme quoi... Par ailleurs, les scènes intimistes, en plus d'être sans intérêt, sont visuellement sans relief, pas aidé par un filtre vintage dont la laideur saute aux yeux dans les scènes en intérieur. Heureusement, les plans aériens, très nombreux, sont magnifiques. Tom Cruise, lui, est en mode décontracté. Parait-il qu'il a assuré lui même les vols en avion. La belle affaire ! Je me demande également ce qu'un acteur comme Jesse Plemons peut défendre avec un rôle aussi peu écrit.


Bref, c'est parfaitement oubliable.




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