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  • Photo du rédacteurNicolas Szafranski

Kingdom (saison 1 et 2)

Je ne me qualifierais pas comme un amateur de série. J'en ai vu un certain nombre, certes, mais je n'ai accordé de mon attention qu'à très peu d'entres elles. Pendant longtemps, je les ai consommé en dilettante, un œil sur l'écran de l'ordinateur, l'autre sur celui de la télévision. Je n'appelle pas cela regarder une série, tout au plus meubler son environnement. Mais depuis un certains temps, j'en regarde davantage, et de manière beaucoup plus active. J'alimente mes "séances" en piochant dans les suggestions de mes amis et celles de Netflix. Je laisse aussi ma curiosité dicter mes envies. Une curiosité que le pitch de Kingdom était parvenu à piquer.


Ce n'est pas tant l'idée d'une série avec des zombies (même si j'ai une petite faiblesse pour le genre) que d'une série avec des zombies se déroulant à l'époque de la Corée féodale qui m'a séduit. Je n'avais jamais vu ça à la télévision, encore moins au cinéma. Même Uwe Boll n'a pas eu cette idée, mais s'il l'avait eu, nul doute qu'il en aurait tiré un film bien naze. Quoi qu'il en soit, la proposition paraissait alléchante. J'ai ensuite découvert que Kim Seong-hoon, à qui l'on doit le très bon Tunnel, en assurait la réalisation. C'est donc confiant que je me suis lancé dans le visionnage des deux saisons de Kingdom (la troisième étant actuellement en préparation).


Sans nécessairement réinventer la roue, cette série a le mérite de sortir un peu des sentiers battus. D'abord par son décor, la Corée féodale, l'architecture traditionnelle de l'ère Joseon et la perspective de combat au sabre faisant souffler un vent nouveau sur le genre. Ensuite par son intrigue, les morts-vivants étant ici d'abord un outil de manœuvre politique avant de constituer une menace. Ainsi, loin de se résumer à une succession de scènes de hordes, par ailleurs toutes très impressionnantes et formidablement bien filmées, Kingdom se présente aussi comme un film politique. Les intrigues de palais, avec son lot de traîtres et d'arrivistes, de gouverneurs couards et de ministres machiavéliques, est le moteur principal de l'intrigue et viennent nourrir la vision de Seong-hoon, notamment sur l'éloignement entre les institution de l'Etat et sa population, tributaire de choix politiques désastreux. Un sujet qu'il avait déjà touché du doigt avec Tunnel, en abordant la politique d'infrastructure catastrophique du pays, qu'il aborde ici de manière plus frontale, sans pour autant se montrer trop moralisateur. Un programme solide défendu par un beau casting, chacun campant avec justesse des personnages dont l'écriture laisse malheureusement pour certains à désirer. L'excellente Bae Doona parvient ainsi avec talent à faire exister un rôle pourtant dépourvu de toute évolution psychologique. Il est néanmoins le plus attachant d'entre tous avec celui de l'écuyer, personnage auquel l'acteur Kim Sang-ho apporte de belles émotions.


Kingdom est donc un savant mélange de drame historique et de film d'horreur, une série riche en action et en suspens, bénéficiant d'une mise en scène spectaculaire et d'une écriture efficace parvenant, sur douze épisodes repartis sur deux saison, à capter l'attention. Il y a bien quelques défauts (la nouvelle condition d'apparition des infectés introduite dans la deuxième saison est de prime abord un peu fumeuse), mais ils sont suffisamment mineurs pour ne pas ternir la qualité du spectacle.

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