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  • Photo du rédacteurNicolas Szafranski

Jusqu'en Enfer

De Sam Raimi, je conserve un excellent souvenir de Un Plan Simple ainsi que de Mort ou Vif, ce rafraîchissant hommage au western avec Gene Hackman, Sharon Stone, Russell Crowe et Leonardo DiCaprio. Comme pas mal de monde, j'ai vu sa trilogie Spider-man, que je trouve inégale mais infiniment supérieure en terme de mise en scène à toutes les itérations sur l'homme-araignée qui lui ont succédé. A contrario, j'ai moyennement accroché à Le Monde fantastique d'Oz. Je connais également son travail en tant que producteur via sa société Ghost House, société qui n'a pas produit que des films mémorables, loin s'en faut. En revanche, je suis totalement passé à côté de sa trilogie Evil Dead. Jusqu'en Enfer constitue donc pour moi ma première rencontre avec le style horrifique du cinéaste.

Sam Raimi ne lésine pas sur l'hémoglobine et les images chocs, mais il le fait avec une effronterie qui rend son film particulièrement drôle et jouissif ; la première confrontation entre l'héroïne et la vieille gitane tient d'ailleurs plus du cartoon que du film d'épouvante. Incontestablement, Jusqu'en Enfer ne boxe pas dans la même catégorie que L'Exorciste ou les Conjuring. C'est du gore grotesque, le réalisateur cherchant avant tout ici à dérider les codes du cinéma d'horreur, jouer la carte de l'outrance visuelle, sans pour autant que ces excès et cette désinvolture interdisent toute forme d'exigence artistique. La réalisation, les décors, la photographie de Peter Deming ainsi que la musique composée par Christopher Young construisent et soignent cette belle ambiance de fête foraine. Et si les effets spéciaux paraissent un peu "cheap", ils finissent par se fondre dans l'esthétique générale.


Côté casting, Alison Lohman, que j'avais découvert dans Les Associés de Ridley Scott, est toujours aussi lumineuse. Ce subtil mélange de vulnérabilité, de crédulité et de pugnacité qu'elle parvient à incarner, ajouté à son visage poupon, rend son personnage de banquière persécutée par le démon très sympathique. A ses côtés, ses camarades de jeu retiennent moins l'attention. Il faut dire que leurs rôles sont accessoires et qu'ils ont assez peu de chose à défendre d'un point de vue dramatique. L'histoire en elle-même n'a d'ailleurs rien d'originale ni de surprenante. C'est là peut-être la limite de l'exercice même si, de mon point de vue, Sam Raimi n'avait pas l'intention de bouleverser le genre avec ce film, tout juste de s'en amuser, le sourire aux lèvres.

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