top of page
  • Photo du rédacteurNicolas Szafranski

Les Gardiens de la Galaxie (Vol. 1 et Vol. 2)

Avant, j'aimais bien Marvel. À l'époque, je ne ratais aucune sortie cinéma de leurs films. J'étais jeune, étudiant à la FAC de Lettres, et donc beaucoup de temps libre à ne pas étudier. Mais ça, c'était avant. L'euphorie des débuts s'est évanouie. Parce qu'il y a eu des ratés (Age of Ultron, Civil War, Thor) et peu de réussites (Captain America 1 et 2, Ant-Man, Iron Man 3) pour beaucoup de films passables. Aussitôt vu, aussitôt oublié. Des coups d'une séance. Finalement, c'est peut-être ça vieillir. Refuser l'éphémère pour embrasser une promesse d'éternité. Ou est-ce simplement de la lassitude. C'est donc tardivement que j'ai découvert ces Gardiens de la Galaxie, à la faveur de ce confinement qui, donnant l'illusion d'un temps s'étirant à l'infini, m'invite à le meubler par quelques futilités cinématographiques de ce type.



Les Gardiens de la Galaxie, c'est l'histoire d'un groupe de "loosers" (ou "naufragé" en VF, ainsi que le défini Starlord/Peter Quill) qui voyage dans l'espace pour faire le bien, le mal, ou un peu des deux. La réalisation des deux premières aventures (ou volumes, référence aux compilations sur cassette audio de Starlord) de notre équipe de branquignols est assurée par James Gunn, dont les films précédents (Horribilis, Super) lui ont taillé la réputation de sale gosse. Je pouvais donc légitimement m'attendre à une production moins standardisée que les autres. Mais hormis le côté référentiel à la pop culture, aucun élément, dans le premier volet, permet de percevoir la patte d'un auteur. C'est proprement exécuté, avec un sens du rythme et un goût musical certain, mais rien de ce qui est proposé ici ne s'imprime durablement sur ma rétine et dans ma mémoire.


En revanche, sa suite, que de nombreux spectateurs et critiques jugèrent en dessous, a davantage répondu à mes attentes. Le succès public du premier volet a visiblement permis à Gunn d'avoir les coudées franches, et cela s'en ressent. Le scénario, bien que fumeux, est ici un prétexte à une succession de péripéties flamboyantes sur le plan visuel. Sans défendre ce deuxième volume, Le Fossoyeur de film parle "d'illusion de mouvement". Il a parfaitement raison. Cette agitation feint un mouvement à même de contrer la force d'inertie d'une narration qui n'avance pas ou très peu dans ses enjeux et dans la psychologie des personnages. Toujours est-il que la réalisation, particulièrement énergique, parvient à s'extraire de cet immobilisme pour offrir quelque chose de différent, un éclat esthétique que je n'ai rencontré qu'en de rares occasions chez Marvel. J'ajouterai que l'émotion et les moments de poésie y sont mieux intégrés dans le continuum narratif en comparaison au précédent opus, où leurs apparitions paraissaient forcées, artificielles. Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 est donc l'attraction fun et décérébrée que j'attendais de voir.

0 commentaire
bottom of page